Isaac Bashevis Singer

Une nouvelle vie à New-York

Devant la montée du climat antisémite en Pologne et l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, Joshua emmèna sa famille à New York. En 1935 Joshua fit venir Isaac à New York. Isaac promit à Rachel de bientôt la faire venir aux USA avec leur fils. Cela ne se produira jamais.

Les juifs américains tendent leurs bras à leurs frères d'Europe de l'est. Peinture naive début du XX siècle.

La mère d'Isaac et son frère Moishe s'enfuirent en Russie. Moishe devint un hassid (voir lexique) suivant ainsi les traces de son père.

Les premières années d'Isaac aux USA sont difficiles, Isaac se sent déraciné et a des difficultés à s'adapter au mode de vie américain. " J'avais coupé toutes les racines qui me rattachaient à la Pologne et pourtant je savais qu'ici, jusqu'à la fin je resterais étranger."

A New York, les parents juifs n'enseignaient plus le yiddish (voir lexique) à leurs enfants, ils ne parlaient plus qu'anglais. Mais si Isaac savait que le yiddish était "malade" il refusait de le laisser mourir. " J'écrirais en yiddish même si je devais être le dernier écrivain au monde à écrire en yiddish"déclara t il.

Son premier roman publié en Amérique Sinful Messiah "le Messie pécheur " fut un échec. Isaac réussissait à vivre grâce à son métier de correcteur au Forvets tout en continuant à publier des nouvelles dans le même journal.

En 1937, il rencontre et épouse Alma Haimann, une juive originaire de Munich. Ce mariage durera jusqu'à la mort de Singer.

En 1944, Joshua Singer meurt d'une crise cardiaque. Singer fut très affecté par la mort de son frère.

Une écriture de la mémoire

Bizaremment c'est à la mort de son frère que Singer commenca à écrire des livres à succès.

En 1943, il obtient la nationalité américaine et publie La Famille Moskat. En 1945, il publie dans le Forvets 121 nouvelles dont les célèbres Gimpel le naif et La Brève journée du vendredi. Les années suivantes Isaac publie des romans en feuilleton L'Oncle d'Amérique (1949- 1951), Les Ombres de l' Hudson (1957), Le bateau pour l'Amérique (1958), Le magicien de Lublin (1958), L'esclave (1960). Toutes ces oeuvres ont été écrites en yiddish par Singer puis traduites en anglais.

 

Dans ses romans et ses nouvelles, Singer n'a jamais directement parlé de la Shoah, il met en scène le petit monde polonais juif de son enfance ou bien raconte la difficile adaptation des immigrants juifs aux USA. Il n'hésite pas à raconter certains moments de sa vie comme dans son roman le plus autobiographique Le Certificat (1967) .

Ces livres mettent en scène des personnages déchirés entre les croyances traditionnelles et un mode de vie moderne. Isaac décrit des personnages en proie à toutes sortes de passions. Certaines nouvelles de Singer sont empreintes de fantastique, avec la présence d'esprits, et de dybbouks. C'est pourquoi l'oeuvre de Singer est universelle et peut toucher un public juif comme non-juif.

La mémoire était son principal matériau littéraire. L'oeuvre de Singer est précieuse car elle est un témoignage sur la vie des juifs du shetl, des juifs de Varsovie, une population qui a été anéantie par la Shoah. Singer refusera toujours de retourner en Pologne même des années après la guerre.

 

La Traduction

Singer a écrit dans une langue parlée par quelques juifs de la diaspora. La majorité de ses lecteurs le lisaient donc et le lisent encore dans une version traduite. Singer savait que la traduction ne mettait pas en valeur l'oeuvre de l'écrivain. Aussi il a travaillé avec les traducteurs de la Famille Moskat et dès lors il a a surveillé chaque traduction de ses oeuvres en anglais